jeudi 17 mai 2018

Running Man





Auteur : Stephen King
Genre : Science-fiction / Policier
1 ère parution (FR): 182
Nombres de pages : 250 (édition : J’ai lu)











Je résume :


Plongez dans un « futur totalitaire » aux Etat-Unis, en 2025 plus exactement. Ici-bas, règne dictature et surtout les jeux. Quels jeux ? Ceux que les Libertel diffuse sur sa seule et unique chaîne, pour le plus grand plaisir du peuple.
C’est ainsi que vous allez suivre l’engagement de Benjamin Richards, chômeur, lors de « La grande traque » : Le jeux final où aucunes règles n’est imposées. Enfin presque, pour gagner il faudra qu’il envoi chaque jour deux cassettes, mais surtout, qu’il survive trente jours. Trente jours contre des tueurs expérimentés, et le peuple tout entier.



« Aller madame Williams, l’encouragea-t-il sur un ton doucement moqueur. Le monde a les yeux fixés sur vous.Elle se pencha dehors.Derrière eux, six voitures de police et un autre véhicule blindé étaient arrivés, bloquant leur ligne de retraite.La seule issue, c’est droit vers le ciel, se dit Richards avec philosophie. »





Analyse & opinion :


Encore une fois, une œuvre de Stephen King lu (ou devrais-je plutôt dire dévoré ?) en moins d’une journée. Ce roman à beaucoup de similitudes avec son tout premier, Marche ou crève mais, ne m’a pas fait ressentir les émotions similaires. Il remporte tout de même la note de seize.





Auteur & Plume :



Encore une fois, on se retrouve avec une plume dénonciatrice, qui s’attaque cette fois au futur (on y reviendra plus tard). De plus, il n’est pas connu pour être le maître du suspense pour rien, il tient totalement en haleine ses lecteurs, moi y compris puisque je n’ai pas su lâcher cette histoire et l’ai lue en quelques heures…

Ici, pas de chapitres ! Mais, un étrange décompte partant de 100 jusqu’à 0. Je me suis longtemps posé la question sur ce fameux décompte, que veut dire l’auteur ? Ce n’est que vers la fin, à la page 211 pour être exacte, que j’ai trouvé une théorie (oui, ce n’est pas comme si je pouvais être certaine de ce que j’avance, malheureusement…), le décompte proviendrait des chances de survie de Ben, notre personnage principal. Puisque plus le temps passe, plus celle-ci diminues…







Histoire & Thèmes :


On retrouve des thèmes récurrents chez King : Homosexualité, homophobie, survie, injustice, privation d’identité… Et, le futur. Habituellement, l’auteur écrit soit au présent, soit au passé. Seulement ici il voit large et de façon visionnaire pessimiste, une façon à lui d’appuyer un peu plus son message ?  Il n’y a plus qu’à espérer que ça ne tourne pas de cette façon dans notre réalité…



Le sujet principal est, vous l’avez compris les Médias et donc la télé (réalité). Avec une écriture noircie et exagérée, il tire la sonnette d’alarme avec sa vision du futur complètement sous la dictature. La télévision (ou le Libertel) est carrément imposée, du bourrage de crâne pur et dur dont le peuple finit par se réjouir. Des jeux mettant en péril des vies humaines ? On entend au loin les foules glapir et taper des pieds ! C’est ce qui nous ramène le plus à sa toute première œuvre, Marche ou crève : La même foule folle de joie à l’idée de voir du sang...C’est tout de même la deuxième fois que l’auteur fait passer le message et pourtant, les gens ont de plus en plus souvent les yeux fixés sur leurs écrans…

En parallèle, les médias sont également clairement visés, leurs manières d’amplifier est pointé du doigt avec humour (noir, devrais-je le mentionner ?). Et je suis certaine qu’à ce sujet, notre auteur y connaît quelque chose puisqu’il est l’un des auteurs les plus connu, mondialement.

Le second sujet important est l’inégalité : Deux classes sociales distinctes, les bourgeois et les pauvres. Ils sont loin d’avoir les mêmes valeurs, vous l’avez compris. L’un regarde les jeux, l’autre y participe afin de gagner un peu d’argent…  Un côté de la population est largement « graissé » dans tous les sens du terme, autant au niveau de la nourriture que mentalement, puisqu’ils « suivent le mouvement » bêtement. Tandis que le bas peuple est littéralement affamé, nourrit avec des pilules alimentaires, mais qui ne manque décemment pas de courage.

Le dernier thème ? L’argent, évidement, tout démarre de là. Ben n’a pas le choix, sa fille de 18 mois est malade et si elle n’a pas de vrais médicaments, elle risque de mourir. Marre que sa femme fasse des passes, il s’engage. Pensant se retrouver dans un des nombreux « petit » jeux, il se retrouve dans le plus important mais aussi, celui qui rapporte le plus. Il a le droit de refuser, le risque d’y rester et total tout de même, mais ne le fait pas, il lui faut cet argent. Quelques lignes plus loin, c’est avec le chauffeur de taxi que l’auteur nous montre la « dépendance » à l’argent, avec ironie. Dans ce monde, le peuple n’en a rien à carrer de la mort des autres, tant qu’il y a de l’argent qui s’allonge dans la main…

Et puis, tant qu’on y est, on peut également parler de la pollution, en 1982 King a su anticiper le futur, tout le monde le sait, l’Amérique n’était et n’est toujours pas très regardante à ce sujet. Il mentionne donc à plusieurs reprises les risques, les maladies chroniques/ mortelles sont misent en avant. Afin d'informer la population, malheureusement cela n'a pas eu beaucoup d'effet.








Trame & intrigue :


J’avoue ne pas avoir imaginé l’histoire de cette manière, après la lecture de la quatrième de couverture. C’est ça qui est fort avec King, il nous plonge dans le suspense directement. Personnellement je pensais que cette traque se déroulerait dans une sorte d’arène. (Peut-être m’a-t-il induit en erreur en parlant de gladiateur, Mdr)

Cette histoire m’a beaucoup fait penser aux films La purge, notamment dans le deuxième où une traque à l’homme dans une sorte de jeux d’arcade à lieu.

Son intrigue, qui est pourtant très similaire (je me répète…) à Marche ou crève, ne lui ressemble pourtant pas. Elle tient totalement la route, l’auteur nous invente aisément des « Airs Cars » et des « Libertel » des « Dokes  »… Sans jamais se perdre entre le présent (des années 80) et ce bon dans le futur d’environs 45 ans.

Par contre, ce que je trouve dommage c’est qu’il n’a pas parlé des autres jeux, il n’en a décrit qu’un, assez vaguement « Le moulin de la fortune ». Il aurait pu en évoquer quelques-uns au travers du regard de son personnage principal, lorsqu’il attendait patiemment dans la salle d’attente au tout début… Je sais que l’imagination du King est sans limite, c’est pour cela que j’aurais aimée en voir plus.







Personnages :


Benjamin Richards (Richards comme Richar Bachman : RB, petite ressemblance non ?) Un personnage principal aux apparences banales mais, qui est quand même au-dessus des autres. Stephen King aime représenter des anti-héros, des Mr et Mme tout le monde tout en leur offrant un caractère digne de déplacer des montagnes.

On apprend même que Ben à un QI de 126 à l’âge de 14 ans. C’est donc supérieur à la moyenne, il pourrait même être classé dans les « surdoués ». L’auteur nous le prouve par la suite, il réagit vite et bien, sait se tirer des impasses, et déjouer les plans des milliers d’hommes qui le traquent.

Il est également attachant, c’est un homme à l’apparence lambda et pas trop moche, qui sait se faire apprécier et même aider malgré qu’il soit mondialement recherché.


 « Dites votre nom deux cent fois de suite, et vous vous apercevrez que vous n’êtes personne. »






The End. :


C’est une question que l’on se pose presque depuis le tout début du roman, comment va-t-il s’en sortir ? L’auteur est fort, très fort, réalisant une fin dont je pense que personne ne peut se douter. Cette fin est absolument jouissive, bien mieux qu’un Happy End.

C’est une fin réjouissante mais, également froide et désarmée de tout espoir. [Spoil] Je pense que la phrase typique que chaque lecteur ayant lu le livre a été : « Tout ça pour ça ? » Puisque les efforts de Ben n’ont servi à rien, l’argent n’a pas pu être utilisé pour les deux femmes de sa vie, sans même le savoir, il survivait seul, pour leurs assurer un avenir tandis qu’elles étaient mortes bien avant lui... [Fin Spoil]











Ses points faibles :


-Il n’a pas expliqué d’autres jeux.
-Un roman un peu trop court pour cette intrigue.



Ses points forts :


-Des thèmes & des messages forts
-Sa plume, comme toujours.
-Le suspens du début à la fin
-La fin.
-Son imagination (un survival game dans un bon de 45 ans, tout de même !)






Adaptation :


L’adaptation de Running Man (sous le même nom d’ailleurs) à vue le jour en 1987 au cinéma, le rôle principal jouer par Arnold Schwarzenegger et réalisé par Paul Michael Glaser.

Un film que je ne vais pas tarder à visionner avant de pouvoir vous en dire plus.





Cible :


Un livre fait pour vous si vous rêver de justice notamment, que vous êtes fan de science-fiction et que vous souhaitez faire un saut dans le futur. Si vous appréciez Marche ou crève ou Hunger Games, ça marche aussi !





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