mardi 13 février 2018

Marche ou crève




Auteur : Stephen King
Genre : Horreur
1er Parution (Fr) : 1989
Nombres de pages :344 (édition J'ai lu : Polar)




Je résume :

Plongez dans un marathon au style survival game : 100 participants sur le départ, un seul à l'arrivé. Pour les autres, une balle dans la tête, accompagné de souffrance et de réflexion jusqu'à leur dernier souffle. Une seule règle fixée pour ce jeu : Marcher, ne jamais s’arrêter. Le vainqueur aura-t-il encore assez de souffle pour demander son prix ?



« Réfléchir, pensa Garraty. Voilà l'affaire du jour. La réflexion et l'isolement parce que peu importe que l'on cause avec l'un ou l'autre, on est toujours seul, à la fin. Il avait l'impression d'avoir fait autant de kilomètres avec sa tête qu'avec ses pieds. »






Analyse & Opinion :


Nous y voilà, nous approchons mesdames, messieurs de ma perfection : Du grand King mérite un grand Dix-neuf. Un véritable coup de cœur, je n'ai pas su le lâcher et l'ai dévorée en moins de 24h.

Ok, c'est le moment ou moi, l’espèce de fanatique, se remet de ce véritable chef-d’œuvre. Sans mentir, j'ai pris deux semaines de recule avant de lire quoi que ce soit & de faire cette chronique. Je crois que j'ai reçu mon ticket avec les autres : j'ai pris un petit moment en position PLS avant de revivre à nouveau Mdr. Aller, on est parti :






Auteur & Plume :


Dans cette chronique j'aimerais pousser une sorte de « coup de gueule », Stephen King est trop souvent étiqueté au genre horreur ou fantastique. Et les lecteurs ne prennent donc pas la peine de lire ses œuvres, pensant qu'il n'y aura pas de fond à part la mort et le sanglant.
Non. Je n'ai pas lu un seul livre de King sans me prendre une grande claque dans toute sorte de domaines : L'amitié y est souvent décrit à la perfection. L'amour aussi et la réflexion humaine, ce n'est pas parce qu'il est positionné dans le genre horreur qu'il n'y a rien d'autre derrière.


Je salut sa profondeur, car au final son intrigue n'est qu'une marche. Mais, il met tout le monde hors d'haleine, jouant avec nos nerfs, avec ses perversions mal saines et sa plume prend toujours soin de choisir les mots justes.

Un des rare auteurs à pousser à bout et à ne pas avoir de pitié ni pour ses personnages ni pour ses lecteurs. Avec lui, je sais que je vais vire plus qu'une évasion : Frisson, stress, rire, rage, admiration... Je suis toujours émue, moi que rien ne touche.








Histoire & Thèmes :


Cette Marche m'a fait penser à la « marche de la honte » ou l'on y lave en quelque sorte ses péchés (comme par exemple dans Game of Trone). Très vites les participants, dont Ray, regrette ses actions : Sa relation avec son ancien voisin Jimmy par exemple, Stehpen King nous présente une possible homosexualité, renforcé avec certain comportement de Pete. Là encore, on ne saura jamais plus que ce qu'il a bien voulu nous laisser lire.

On peut également percevoir cette Longue Marche comme le cour d'une vie : en effet, impossible de s'arrêter en cours de route là aussi, pas de pause et malgré les liens créer, les amitiés et les sentiments, continuer quoi qu'il arrive. Malgré les souffrances, les douleurs physiques ou mental et les doutes, les lucidités tardives et j'en passe : Le même jeu nous est offert.

Il est en tout cas très claire que cette intrigue critique vivement les jeux, les jeux de télé-réalités, les divertissements m'étant en scène les personnes lambda poussés par le besoin de célébrité.  Mais aussi le besoin perpétuel du voyeurisme, jamais rassasiés. Évidemment, dans une vision sombre, bien à lui donc et très poussé.


« Personne ne parlait. Chacun s'était replié sur soi-même, dans son petit monde particulier de douleur et d'effort. Les secondes semblaient des heures. »







Trame & intrigue :

-Je tiens à dire que je n'avais absolument pas imaginé cette histoire comme cela. Je n'imaginais pas les personnages si jeunes. J'imaginais des jeux d’obstacles également, que certains participants se « tirent dans les pattes » mais surtout, qu'ils avaient tous une très bonne raison de le faire et qu'ils ne savaient pas réellement dans quoi ils s'embarquaient. La quatrième de couverture est très vague, ce n'est pas plus mal, elle nous fait travailler un peu.

D'ailleurs, dans Marche ou Crève, l'auteur a souhaité nous laisser un maximum dans le flou. Cette œuvre, il n'y a pas que King qu'il l'a écrit mais, ses lecteurs y ont également grandement participer, beaucoup de détails sont passés sous silence : On ne connais pas toutes les Suggestions ; on ne connais pas tous les participants (et heureusement, ça en fait du monde!) on ne connaît pas la création de cette fameuse Longue Marche ni même le déroulement des années précédente, ( à par deux raconté par Ray et Stebbins) et plus fort que tout : La fin. Même la finalité de son livre, l'auteur l'a laissé en suspens.


Le seul bémol que j'ai trouvé c'est qu'il n'y a aucun « avant » de l'histoire : On débarque le jours même de l’événement, on apprend rien ou presque sur la société actuel et leur mode de vie. Et encore moins sur l'origine de la Longue Marche.

Ainsi que l'absence de suspens sur la fin du livre, je savais d'avance qui serais sur le podium et je pense pas être la seule, quand on lit souvent et qu'on connais les auteurs il n'y a malheureusement plus de surprise.







Personnages :

Quand je dis plus haut qu'on ne connait pas tous les participants, c'est tout à fait normal vu le nombre et je tire franchement mon chapeau à Stephen King car il nous en a décrit plus de la moitié et pas par des descriptions qu'on risque d'oublier par la suite.

La relation entre Ray & Pete est absolument éblouissant. Ils entretiennent plusieurs liens : tantôt frère, tantôt meilleur ami... En passant même par les flirtes pris au sérieux ou non. D'ailleurs, je souligne le fait que même si c'est un style de survival game, aucun (ou presque) participants ne se battent entre eux, en effet, ils se battent ensemble contre eux-mêmes. Poussant leurs limites au-delà de l’extrême. Je vous avoue que j'ai manquée de souffle avec eux...  


« Baker, Abraham et McVries. Son cercle d'amis se réduisait à ceux-là. Et Stebbins, s'il était l'ami de quelqu'un. Relation, alors. Ou demi-dieu. Ou démon. Ou quoi que ce soit. Garraty se demanda s'il y en aurait encore en vie au matin et s'il serait vivant lui-même pour le savoir. »







 The End. :

Les morts sont nombreuses mais, aussi surprenant que ça peut l'être, aucunes ne se ressembles. L'auteur sait ce qu'il fait, pas besoin que ce soit des personnages principaux pour qu'elles nous touchent.

Beaucoup de lecteur ne sont pas satisfait de la fin de Marche ou crève, sincèrement, je remercie l'auteur de nous avoir ménagés avec la mort des personnages principaux et de nous avoir fait confiance pour avoir imaginé le dernier point.

Par contre, il y a un détail qui me laisse perplexe : Dans certaines éditions, la couverture est une empreinte de botte dans la neige. Sauf que l'histoire se déroule au printemps, donc pas de neige. Et je peine à croire que ce soit les grêlons qui puissent donner ce genre d'image…










Ses points faibles :

-Pas d'origine de la Longue Marche.
-Les buts inexistants (ou presque) des participants ce qui amène le lecteur à se poser des questions sur le but lui-même de la Marche.
-Manque de suspens sur la fin.




Ses points forts :

-La quatrième de couverture qui dévoile juste ce qu'il faut.
-Des personnages attachants au possible.
-Une histoire courte à résumé mais tellement profonde.
-La plume de l'auteur qui me fait toujours autant vibrer.
-Une intrigue peu banale.
-Toujours un rebondissement, pas le temps de se lasser et de s'ennuyer ici !






Cible :


Très clairement, je suis tombée amoureuse de ce livre mais, loin de moi l'idée de le conseiller à tout le monde. Si je dis ça ce n'est pas pour le garder possessivement rien que pour moi Haha, non, je préfère prévenir : Âme sensible : reculez de minimum trois mètres ! C'est un Stephen King, il fait partit du genre horreur alors, il y aura des scènes qui peuvent vites être considérées comme dérangeantes, glauques, trop poussées... Même s’il vaut clairement le coup d’œil, jusqu'à vous remettre vous-même en question, il n'est pas donné à tous les lecteurs de l'avoir entre les mains.



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